Cycle culturel 2022–2023 — Urbanité(s)

NEWS : LA CONFÉRENCE D’ESTELLE NABEYRAT PROGRAMMÉE CE MERCREDI 14 DÉCEMBRE EST ANNULÉE ET REPORTÉE A UNE DATE ULTÉRIEURE.

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Dans cette péri­ode de post-con­fine­ment, où chacun.e d’entre nous ques­tionne son mode de vie, son envi­ron­nement, et qui pour certain.e.s s’extrairent de la ville et de son espace urbain est une ques­tion de survie, il est intéres­sant de revenir sur l’influence créa­tive qu’a pu et peut avoir cet espace pré­cisé­ment. Le cycle de con­férences inti­t­ulé Urbanité(s), pour cette année 2022–2023, explore les usages et réflex­ions mis en place par les artistes et architectes.

Il y a tout d’abord le rap­port à l’espace pub­lic. Com­ment les artistes se l’approprient-ils ? On revien­dra sur la pra­tique de la « dérive » urbaine ini­tiée par Guy Debord et le mou­ve­ment Inter­na­tion­al sit­u­a­tion­niste à la fin des années 1950, et aus­si com­ment les artistes s’en empar­ent aujourd’hui. On s’attardera égale­ment sur l’architecture péri-urbaine avec ses grandes dis­cothèques des années 1980–1990, empire du monde de la nuit qui aujourd’hui tombe en ruine. On com­pren­dra com­ment la choré­graphe Trisha Brown envis­age les façades d’immeubles comme un espace choré­graphique ; ou encore com­ment le dessin peut pren­dre une dimen­sion architecturale.

L’espace urbain sem­blerait être une source intariss­able d’inspiration, et devient pour certain.e un espace de lib­erté d’expression sans con­trainte ni régulation.

Fabi­enne Bideaud
Com­mis­saire d’exposition et cri­tique d’art

Infor­ma­tions pratiques : 

Les con­férences et les pro­jec­tions (excep­té le 11 jan­vi­er à l’AS­CA) se dérouleront au CAUE de l’Oise — 4, rue de l’Ab­bé du Bos à Beauvais -


Artiste en rési­dence à l’EAB
Con­férence par Myung-Joo Kim
Mer­cre­di 14 sep­tem­bre à 18h 

Myung-Joo Kim présen­tera son par­cours, son rap­port à la céramique et évo­quera son pro­jet de rési­dence et l’exposition à l’école d’art du Beauvaisis.

Bio : Née à Dae­jeon, Myung-joo Kim fait ses études d’art céramique aux Beaux-arts de l’université de Hong-ik à Seoul et finit ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cam­bre à Brux­elles où son univers artis­tique se con­cré­tise. Son oeu­vre appar­tient à l’œuvre fig­u­ra­tive dans laque­lle le monde du « fan­tas­tique » règne en maître. Son univers infin­i­ment poé­tique mais tor­turé rap­pelle la cru­auté du roman­tisme, où tous les chemins con­duisent l’amour à un état de dés­espoir total.


Art et espace public
Dans le cadre du mois de l’architecture :
Con­férence par Aman­da Crab­tree, Direc­trice d’artconnexion — Lille
Mod­éra­tion par Lucy Hof­bauer, Direc­trice du Quadri­latère – Cen­tre d’art de Beauvais
Mer­cre­di 28 sep­tem­bre à 18h au CAUE

Com­ment réin­ven­ter et accom­pa­g­n­er une nou­velle forme de rela­tion entre la société et les artistes pour faire œuvre en com­mun ? Cette ques­tion est au cœur du tra­vail d’Amanda Crab­tree, Direc­trice d’artconnexion, mai­son de pro­duc­tion, de dif­fu­sion et de médi­a­tion en art con­tem­po­rain basée à Lille. Invitée par Lucy Hof­bauer dans le cadre d’une réflex­ion sur les inter­ven­tions dans l’espace pub­lic pour la Ville de Beau­vais, la ren­con­tre vis­era à envis­ager les mul­ti­ples leviers de la démoc­ra­tie cul­turelle : com­man­des citoyennes, pro­jets de recherche et de médi­a­tion, expo­si­tions, con­férences, rési­dences et com­pagnon­nage artistique.

Bio : Aman­da Crab­tree est co-fon­da­teur d’artconnexion en 1994. Elle enseigne au départe­ment Arts plas­tiques de l’Université de Lille, est respon­s­able du par­cours Expo­si­tion-Pro­duc­tion du Mas­ter Arts et du Diplôme Uni­ver­si­taire « Faire œuvre comme on fait société » qu’elle a conçu en 2018. Elle est mem­bre asso­cié des lab­o­ra­toires CEAC et LACTH dans le cadre de ses activ­ités de recherche autour de la démoc­ra­tie d’initiative et l’espace public.


Le fan­tôme de l’Impero
Con­férence par Tony Regazzoni
Mer­cre­di 19 octo­bre à 18h au CAUE

En 2021, Tony Regaz­zoni part sil­lon­ner le nord de l’Italie à la recherche des dis­cothèques aban­don­nées érigéés entre la fin des années 1970 et le début des années 90. L’Ultimo Impero, inau­guré en 1992 dans la ville d’Airasca (proche Turin), avait acquis le statut d’être la « plus grande dis­cothèque d’Europe ». L’Ultimo Impero (dernier empire), con­nait un des­tin trag­ique comme la majeure par­tie de ces étab­lisse­ments. En con­vo­quant l’Antiquité tant dans les formes que dans son nom, l’effondrement n’était-il pas prévis­i­ble ? La con­férence revien­dra sur ce périple et pro­posera des analy­ses archi­tec­turales et sociétales.

Bio : Tony Regaz­zoni pré­pare actuelle­ment un opéra-vidéo dans les ruines de l’Ultimo Impero. Autour de ce pro­jet, il réalise en 2022 une expo­si­tion per­son­nelle au CAC Chan­ot inti­t­ulée « On achève bien les dis­cos ». Il vient de pub­li­er sa pre­mière mono­gra­phie « Fils 2 Cultes » avec le sou­tien de l’Adagp et édité par la Galerie Éric Mouchet. Il est représen­té par la Galerie Éric Mouchet (Paris).


« Descrip­ture »
Con­férence par Nico­las Aiello
Mer­cre­di 9 novem­bre à 18h au CAUE

Nico­las Aiel­lo nous présen­tera sa rela­tion à la marche et à l’e­space urbain, ain­si que du rap­port entre le dessin et l’écri­t­ure et son inscrip­tion dans l’architecture.

Bio : Nico­las Aiel­lo (né en 1977) est diplômé de l’École Supérieure d’Art et Design de Greno­ble. Ses pre­miers travaux se sont défi­nis autour d’interventions dans l’espace pub­lic. Depuis 2008, la pra­tique du dessin comme expéri­ence sub­jec­tive de tran­scrip­tion, liée à l’écriture, a pris une place cen­trale dans son tra­vail. Elle lui per­met d’investir l’espace urbain mais aus­si l’espace imprimé et les réc­its latents sug­gérés par des doc­u­ments d’archives.


Guy Debord et la dérive situationniste
Con­férence par Estelle Nabeyrat
Mer­cre­di 14 décem­bre à 18h au CAUE

En 2011, la bib­lio­thèque de France fai­sait l’ac­qui­si­tion des archives de Guy Debord classées Tré­sor nation­al. L’ex­po­si­tion « L’art de la guerre » en 2013 dévoilait une par­tie des travaux du chef de file des sit­u­a­tion­nistes. En retraçant les grandes lignes de son par­cours, nous nous arrêterons plus par­ti­c­ulière­ment sur la pra­tique de la « dérive » urbaine, en col­lab­o­ra­tion avec les mem­bres de l’In­ter­na­tionale situationniste.

Bio : Estelle Nabeyrat est com­mis­saire d’ex­po­si­tion et cri­tique d’art. Avec l’artiste Eva Bar­to, elle organ­ise l’émis­sion radio For­Tune sur la con­di­tion des travailleurs.euses de l’art et dif­fusée sur *DUUU. Elle pré­pare actuelle­ment le pre­mier cat­a­logue per­son­nel de l’artiste por­tu­gaise Isabel Car­val­ho et inter­vient comme tutrice au départe­ment design de l’É­cole Nor­male Supérieure Paris-Saclay.


Trisha Brown : recherch­es choré­graphiques dans la ville
Con­férence par Myr­to Katsiki
Mer­cre­di 15 mars à 18h — au CAUE

« Toutes les ques­tions vaseuses qui sur­gis­sent quand on sélec­tionne le mou­ve­ment abstrait selon la tra­di­tion de la danse mod­erne, quoi, quand, où et com­ment, se résol­vent par la col­lab­o­ra­tion entre le choré­graphe et le lieu. Si on élim­ine toutes ces pos­si­bil­ités extérieures, que l’imagination choré­graphique peut con­jur­er, et si on s’en tient à une per­son­ne qui marche par côté, c’est alors qu’on perçoit le mou­ve­ment en tant qu’activité. »

Trisha Brown, 1975
Fig­ure cen­trale de la danse améri­caine, la choré­graphe Trisha Brown engage dans les années 1960–70 des expéri­men­ta­tions dans l’espace urbain. Cette con­férence sera l’occasion de tra­vers­er quelques-unes de ces expéri­men­ta­tions dans les rues de New York, sur les façades de bâti­ments, sur les toits…

Bio : Myr­to Kat­si­ki est chercheuse en danse et danseuse. Elle est doc­tor­ante au départe­ment Danse de l’université Paris 8, rat­tachée au lab­o­ra­toire « Danse, geste et cor­poréité ». Elle enseigne l’analyse d’œuvres et de pra­tiques choré­graphiques dans ce même départe­ment ain­si qu’au Con­ser­va­toire Nation­al Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Elle est chercheuse asso­ciée au Mas­ter exerce – études choré­graphiques à l’ICI-Centre Choré­graphique Nation­al de Mont­pel­li­er, où elle enseigne depuis 2013 et col­la­bore à la con­cep­tion du pro­gramme pédagogique.


PROJECTIONS

Mer­cre­di 30 novem­bre à 18h au CAUE
Les fleurs du bitume, 2017, 57′
Doc­u­men­taire de Karine Morales et Car­o­line Pericard

Dans les rues de Tunis et de Sfax, Chaima danse, Oumé­ma graffe, Shams slame. Elles ne se con­nais­sent pas mais font par­ties de la même généra­tion. Elles sont nées sous la dic­tature de Ben Ali. Elles sont les ado­les­centes de la révo­lu­tion du Jas­min, qui a éclos en Tunisie en 2011. Elles incar­nent toutes les nuances, par­fois opposées, tou­jours com­plé­men­taires, d’un com­bat com­mun : la lib­erté des femmes dans leur pays… Un com­bat paci­fique qu’elles mènent dans la rue, espace large­ment occupé par les hommes en Tunisie, et qu’elles ont choisi de recon­quérir par la pra­tique du Street Art… Un com­bat qui fait osciller leur quo­ti­di­en entre peur, espoir, vio­lence, énergie créa­tive et soif de liberté.


Mer­cre­di 11 jan­vi­er à 18h30 à l’ASCA
Dogville, 2h57’, 2003
Film de Lars von Trier

Dans les années trente, des coups de feu reten­tis­sent un soir dans Dogville, une petite ville des Rocheuses. Grace, une belle femme ter­ri­fiée, monte en courant un chemin de mon­tagne où elle fait la ren­con­tre de Tom, un jeune habi­tant de la bour­gade. Elle lui explique qu’elle est traquée par des gang­sters et que sa vie est en dan­ger. Encour­agée par Tom, la pop­u­la­tion locale con­sent à la cacher, en échange de quoi Grace accepte de tra­vailler pour elle. Lorsqu’un avis de recherche est lancé con­tre la jeune femme, les habi­tants de Dogville s’es­ti­ment en droit d’ex­iger une com­pen­sa­tion, vu le risque qu’ils courent à l’abrit­er. Mais la pau­vre Grace garde en elle un secret fatal qui leur fera regret­ter leur geste…


Mer­cre­di 1er févri­er à 18h au CAUE
L’espace urbain et l’habitat par un regard de femmes
Char­lotte Per­riand, pio­nnière de l’art de vivre, 52′, 2019
Doc­u­men­taire de Stéphane Ghez

Design­er et archi­tecte, Char­lotte Per­riand, est l’une des per­son­nal­ités phares du monde du design du XXe siè­cle qui a con­tribué à définir un nou­v­el art de vivre. Femme libre et engagée, elle a dess­iné des meubles révo­lu­tion­naires devenus aujourd’hui des icônes du design con­tem­po­rain. De ses com­bats avec l’avant-garde et Le Cor­busier dans les années 1930, à sa décou­verte du Japon, ce film nous fait entr­er dans l’intimité d’une mil­i­tante de la moder­nité, d’une pio­nnière de l’art d’habiter.


Niki de Saint Phalle, un rêve d’ar­chi­tecte, 52′, 2014
Doc­u­men­taire de Anne Julien et Louise Faure

Dès 1961, cette sculp­trice et réal­isatrice se rend célèbre avec ses per­for­mances artis­tiques telles que « Les Tirs » ou « Nanas ». De son passé tour­men­té, elle tire son inépuis­able force de créa­tion et con­stru­it dans l’e­space pub­lic une réelle exal­ta­tion du bon­heur de vivre. Ce doc­u­men­taire, riche en archives sou­vent inédites, met en lumière com­ment les thèmes de la fig­ure fémi­nine, de la con­struc­tion et la notion de refuge, sont au coeur de l’oeu­vre de l’artiste et éla­bore son rêve d’architecture…


Mer­cre­di 1er mars à 18h au CAUE
Le Havre, 1h33 », 2011
Film de Aki Kaurismäki

Mar­cel Marx, ex-écrivain et bohème renom­mé, s’est exilé volon­taire­ment dans la ville por­tu­aire du Havre où son méti­er hon­or­able mais non rémunéra­teur de cireur de chaus­sures lui donne le sen­ti­ment d’être plus proche du peu­ple en le ser­vant. Il a fait le deuil de son ambi­tion lit­téraire et mène une vie sat­is­faisante dans le tri­an­gle con­sti­tué par le bistrot du coin, son tra­vail et sa femme Arlet­ty, quand le des­tin met brusque­ment sur son chemin un enfant immi­gré orig­i­naire d’Afrique noire. Quant au même moment, Arlet­ty tombe grave­ment malade et doit s’aliter, Mar­cel doit à nou­veau com­bat­tre le mur froid de l’indifférence humaine avec pour seules armes, son opti­misme inné et la sol­i­dar­ité têtue des habi­tants de son quarti­er. Il affronte la mécanique aveu­gle d’un Etat de droit occi­den­tal, représen­té par l’étau de la police qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon réfugié. Il est temps pour Mar­cel de cir­er ses chaus­sures et de mon­tr­er les dents.