Métissages

Cycle culturel 2023 / 2024

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Programmation des films

Annette, Léos Carax, 2021 — le 8 /11 à 17h45 au CAUE

« Roman­tisme noir de Carax. Sur le rock psalmod­ique et dis­so­nant des Sparks, l’amour et la mort dansent ici col­lé-ser­ré. C’est la plongée dans une nuit con­stante, con­stel­lée de flashs et de sun­lights. La moto qui fend l’obscurité comme la flèche du des­tin. Ce vert som­bre qui domine, comme un appel de la forêt pro­fonde ou des flots furieux. Cette idée que la vraie vie est ailleurs, dans cet appel fusion­nel de la nature et de la mort cen­sé nous révéler une per­fec­tion qui n’existe pas ici-bas. Le tour de plus en plus baroque que prend l’œuvre de Carax s’accuse dans ce film, où tout sem­ble sujet à la dual­ité et au redou­ble­ment. La femme angélique et la sor­cière. Le pan­tin et l’humain. Les punch­lines des chan­sons. La vie et la mort. Et, bien sûr, pour ce cou­ple d’artistes, l’imaginaire et la réal­ité, ici reliés par une porosité con­stante, inquié­tante. » Le Monde, Jacques Man­del­baum, 24 févri­er 2022

Les crimes du futur, David Cro­nen­berg, 2022 — le 20/12 à 17h45 au CAUE

Alors que l’espèce humaine s’adapte à un envi­ron­nement de syn­thèse, le corps humain est l’objet de trans­for­ma­tions et de muta­tions nou­velles. Avec la com­plic­ité de sa parte­naire Caprice, Saul Tenser, célèbre artiste per­former, met en scène la méta­mor­phose de ses organes dans des spec­ta­cles d’avant-garde. Tim­lin, une enquêtrice du Bureau du Reg­istre Nation­al des Organes, suit de près leurs pra­tiques. C’est alors qu’un groupe mys­térieux se man­i­feste : ils veu­lent prof­iter de la notoriété de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine 

La forme de l’eau, Guiller­mo Del Toro 2017 — le 24/01 à 17h45 au CAUE

« Guiller­mo del Toro s’amuse à exal­ter les minori­taires et les per­sé­cutés con­tre une admin­is­tra­tion puri­taine, blanche et raciste…La Forme de l’eau est l’enchantement miroi­tant d’une forme en per­pétuel mou­ve­ment. Un con­te de fées baigné dans une diaprure bleu-vert, une comédie musi­cale dan­sée sur les ailes irisées du temps, une impos­si­ble his­toire d’amour trans­genre sous nos yeux scan­daleuse­ment con­som­mée, un chant d’amour à l’égarement incon­gru, à la fan­taisie sal­va­trice » Jacques Man­del­baum, Le Monde, 20 févi­er 2018 

Le temps qu’il reste, Elia Suleiman — le 14 /02 à 17h45 au CAUE

The Time That Remains est un film en par­tie auto­bi­ographique, con­stru­it en qua­tre épisodes mar­quants de la vie d’une famille, ma famille, de 1948 au temps récent.

Ce film est inspiré des car­nets per­son­nels de mon père, et com­mence lorsque celui-ci était un com­bat­tant résis­tant en 1948, et aus­si des let­tres de ma mère aux mem­bres de sa famille qui furent for­cés de quit­ter le pays. Mêlant mes sou­venirs intimes d’eux et avec eux, le film dresse le por­trait de la vie quo­ti­di­enne de ces pales­tiniens qui sont restés sur leurs ter­res natales et ont été éti­quetés « Arabes-Israéliens », vivant comme une minorité dans leur pro­pre pays. 

Le tableau, Jean– François Laguion­ie, 2011 — le 20/03 à 17h45 au CAUE

Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà ce qu’un Pein­tre, pour des raisons mys­térieuses, a lais­sé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de per­son­nages : les Toupins qui sont entière­ment peints, les Pafi­nis aux­quels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquiss­es. S’estimant supérieurs, les Toupins pren­nent le pou­voir, chas­sent les Pafi­nis du château et asservis­sent les Reufs. Per­suadés que seul le Pein­tre peut ramen­er l’harmonie en finis­sant le tableau, Ramo, Lola et Plume déci­dent de par­tir à sa recherche.

Priscil­la folle du désert, Stephan Elliot, 1994 — le 03/04 à 17h45 au CAUE

« L’Australie à la fin des années 80, s’est éveil­lée et rapi­de­ment est dev­enue l’une des plus grandes pop­u­la­tions gay du monde, spé­ciale­ment Syd­ney. Il y a un con­cept un peu par­ti­c­uli­er, une con­tra­dic­tion entre la beauté du bush, ce pays absol­u­ment fab­uleux, et sa pop­u­la­tion. » Stephan Elliott, le réal­isa­teur du film, Mak­ing of en 1994 

« « Priscil­la folle du désert » par­le d’homophobie, d’homoparentalité, de com­ing out, de change­ment de sexe, de sida et de drag queens. Un film culte qui a changé la per­cep­tion du monde sur la con­tre-cul­ture du drag ». Cather­ine Fat­te­bert La Radio Télévi­sion Suisse 5 févri­er 2023

Valse avec Bachir, Ari Fol­man 2008 — le 15/05 à 17h45 au CAUE

Troisième film de l’Israélien Ari Fol­man, Valse avec Bachir est un mélange étrange entre dessin ani­mé, enquête doc­u­men­taire, jour­nal intime et chronique de guerre. 

« L’auteur, Ari Fol­man, y évoque un épisode de son passé, lorsqu’il fit son ser­vice mil­i­taire et fut envoyé à Bey­routh, lors de la guerre du Liban en 1982. Il explore son incon­scient, racon­te ses nuits, trou­blées depuis par des hal­lu­ci­na­tions, cherche à com­pren­dre ce qui le hante, remonte à la source de ses tour­ments, retrou­ve trace de ce qu’il a vu, vécu, et occulté. » Jean-Luc Douin, Le Monde, 13 mars 2009

Programmation d’artistes cycle culturel // Métissage et hybridation

Une archi­tec­ture singulière
L’architecte Julia Turpin pour la coopéra­tive Grand Huit Scop
Mer­cre­di 4 octo­bre à 18h00 au CAUE

En créant la coopéra­tive Grand Huit, Julia Turpin, Marine Ker­boua et Clara Simay, scel­lent un engage­ment au long court pour une archi­tec­ture qui prend soin de la nature et des hommes. Forte­ment ancrées dans une démarche ter­ri­to­ri­ale, cha­cune de leur inter­ven­tion porte des mod­èles durables et sol­idaires qui val­orisent les ressources et les acteurs locaux. 

Elles sont égale­ment actri­ces du déploiement des fil­ières fran­cili­ennes du biosour­cés et du réem­ploi de matéri­aux. Co-fon­da­tri­ces de la Ferme du Rail, lieu d’hébergement et d’activité agri­cole d’insertion à Paris, elles ont livré une bagagerie pour per­son­nes à la rue dans le 19éme, une épicerie sol­idaire à Mon­treuil, un habi­tat social partagé pour jeunes act­ifs à Sen­lis et mènent à Paris l’éco-restauration de la grange Montsouris, de la Mai­son des Canaux, chantier-école du réem­ploi, d’un lieu du tex­tile et de l’alimentation sol­idaire au Fil du Rail.

L’architecture est pen­sée comme un tis­sage, un mail­lage entre dif­férents acteurs sociaux

La coopéra­tive Grand Huit : Julia Turpin, Marine Ker­boua et Clara Simay,

Extrait du Man­i­feste Grand Huit « Grand Huit est une coopéra­tive qui rassem­ble archi­tectes, paysag­istes et chercheurs de l’urbain. Nous créons des lieux de vie inno­vants, respectueux de la nature et des hommes, où s’inventent d’autres façons d’habiter »

Skall et ses hybridations
Skall, artiste et per­formeur qui déploie la notion de métis­sage cul­turel dans ses propo­si­tions artistiques.
Mer­cre­di 11 Octo­bre à 17h45 au CAUEE

Une des car­ac­téris­tiques de l’espèce humaine con­siste à n’être jamais sat­is­fait de son aspect physique. Notre mode de vie et nos croy­ances, nous font recon­sid­ér­er notre corps et le regard que l’on porte sur l’autre et nous avons la néces­sité d’entretenir ce corps de manière à ne pas ressem­bler à un mon­stre puant. Par mimétisme, l’homme hybride son corps de façon à le mod­i­fi­er et créer une iden­tité de groupe, une mar­que cul­turelle. Plumes, os, bois, défor­ma­tion des os, tatouage, scar­i­fi­ca­tion, pein­tures cor­porelles, orne­ments, pierc­ing, chirurgie… rien n’est épargné au corps pour le trans­former, mais sommes-nous jamais naturels ? Les arts n’échappent pas à ces ques­tions du corps mod­i­fié et inter­roge le regard. Mon tra­vail plas­tique et per­for­matif par­ticipe à l’hybridation des choses et des gen­res, avec celles impos­si­bles de la faune et la Flo­re. Sans pou­voir claire­ment répon­dre à ce besoin de devenir « autre ». Je ques­tion­nerai à l’aide de doc­u­ments cette ten­dance et envis­agerai hum­ble­ment la ques­tion de l’influence qu’à l’aspect du corps sur le développe­ment de la gestuelle, du vête­ment de la pen­sée ou du lan­gage… 

Bio : Sculp­teur et per­formeur, Skall (né en 1960) est un artiste inclass­able. Depuis les années 1980, il con­stru­it une œuvre empreinte de mul­ti­cul­tur­al­isme qui joue de l’appropriation d’objets et de leur com­bi­nai­son dans le col­lage et l’assemblage. À la fois irra­tionnel, poé­tique et onirique, son univers se nour­rit d’un imag­i­naire d’ici et d’ailleurs pour réin­ven­ter de nou­velles fig­ures et redonner une beauté sin­gulière aux choses. Son lan­gage oscille entre des formes min­i­mal­istes et des représen­ta­tions plus exubérantes, par­fois sur­réal­istes voire out­ran­cières. 

Mys­tiques, sacrées et spir­ituelles, ses sculp­tures, tout comme ses per­for­mances, sug­gèrent l’indicible. Un brin chamanique, Skall nous réen­chante par son extrav­a­gance, son dia­logue avec les esprits qui vien­nent l’habiter, le saisir, le méta­mor­phoser lors de ses actions publiques qui s’apparentent à de véri­ta­bles rit­uels. 

Cécile Proust Ce que l’âge apporte à la danse
Cécile Proust, danseuse et choré­graphe pour son film Ce que l’âge fait à la danse et pour la pièce au Fes­ti­val d’Avignon, sur le genre, pronon­cez FenanOQ
Mer­cre­di 22 Novem­bre à 17h45 au CAUE

Il est grand temps que les âges puis­sent se métiss­er sur les plateaux en danse. C’est peut-être le dernier bas­tion qui n’a pas encore été ni iden­ti­fié, ni mis en question.

Si seule la poé­tique du geste des corps jeunes est val­orisée, la danse est amputée d’autres poé­tiques. Les choix poé­tiques sont aus­si des choix poli­tiques. 

Inter­ro­geant les pra­tiques de val­i­da­tion, Ce que l’âge apporte à la danse de Cécile Proust éclaire cette ques­tion. Les corps vieil­lis­sants et leurs gestes sont invis­i­bil­isés, effacés comme s’ils étaient irreprésenta­bles, qu’on ne voulait ni les regarder, ni les voir. 

Dans la danse, on veut un corps abstrait, d’où ne transparaît pas l’histoire sin­gulière et humaine de l’artiste.

Com­ment les gens qui sont dans une salle de spec­ta­cle peu­vent-ils se sen­tir reliés et faire par­tie de la même com­mu­nauté s’il n’y a pas de diver­sité sur un plateau ? 

Quelle esthé­tique, quelle poé­tique, quelle pos­ture artis­tique et poli­tique défend le métis­sage des âges ?

Bio : Cécile Proust est choré­graphe, danseuse et chercheuse, diplômée de l’école des Arts Poli­tiques créé par Bruno Latour à Sci­ence­sPo Paris. Ses œuvres inter­ro­gent la fab­rique des corps, des gen­res, des âges et des images. Elles croisent des champs théoriques dont les gen­der stud­ies et la géopoli­tique. Des choré­gra­phies et des vidéos en col­lab­o­ra­tion avec Jacques Hœpffn­er sont créées au sein du pro­jet inter­na­tion­al fem­meuses dont elle est la direc­trice artis­tique. 

Aupar­a­vant, Cécile Proust a col­laboré à l’émergence de la nou­velle danse française en tra­vail­lant auprès des nom­breux choré­graphes dont Josette Baïz, Dominique Brun, Jean Pomarès, Quentin Rouiller puis Alain Buf­fard, Odile Duboc, le quatuor Albrecht Knust, Thier­ry Thieû Niang et les met­teurs en scène Robert Wil­son et Robert Carsen. 

Aux con­fins de la mode, de l’art et du design
Basé à Paris, Paul Youenn est un artiste design­er “con­cept shaper”. Il développe une vision hybride autour de pro­jets et de créa­tions à l’intersection entre art, fash­ion et design.
Mer­cre­di 13 décem­bre à 17h45 au CAUE

Diplômé de la Design Acad­e­my Eind­hoven en 2021 dans le départe­ment Pub­lic Pri­vate, paul youenn est passé par l’ENSAAMA en design pro­duit après être sor­ti major de la MANAA de l’institut Saint Geneviève.

Dans sa quête con­stante de la face cachée de la matière, des con­nex­ions, des rela­tions, il cherche l’imperceptible. Sa fas­ci­na­tion pour l’invisible est née de sa volon­té de com­pren­dre les cul­tures, les sys­tèmes, les inter­ac­tions… Instinc­tive­ment, lorsqu’il s’empare d’un sujet, il « zoome ».
En jouant avec les échelles, les tex­tures et les pro­por­tions, paul youenn mon­tre ce qui est invis­i­ble et le rend tan­gi­ble. Il développe son approche en réu­nis­sant des tal­ents poly­mor­phes et en asso­ciant haute tech­nolo­gie et artisanat.
Il développe ain­si des col­lab­o­ra­tions avec dif­férents experts depuis 2020.
Il a égale­ment co-fondé le duo Adap­tism avec Eliott Vallin où ils dévelop­pent ensem­ble des pro­jets et des oeu­vres à par­tir de rebus.
Il a exposé à la Milan Design Week, à la Dutch Design Week, à la Paris Design Week, au Musée du Tex­tile des Pays-Bas, au Musée de l’argent des Pays-Bas, au château Shloss Hol­lenegg en Autriche, au 3537 à Paris.

Des artistes con­tem­po­rains au ser­vice de l’art vitrail
Chris­tine Blanchet, Doc­teure en His­toire de l’art con­tem­po­rain « Des artistes con­tem­po­rains au ser­vice de l’art du vitrail »
Mer­cre­di 17 jan­vi­er à 17h45 au CAUE

Si aujourd’hui encore, l’image du vit­rail reste asso­ciée aux ver­rières du Moyen Age comme celles de la cathé­drale de Chartres, fig­u­ra­tives et col­orées, au cours de la sec­onde moitié du XXe siè­cle, le renou­veau de l’art sacré est mar­qué par l’intervention des grands maîtres de la pein­ture dans les édi­fices de culte. Sou­venons-nous des expéri­ences d’Assy, Aud­in­court, Vence avec les œuvres de Matisse, Braque, Léger et Cha­gall qui ouvrent l’Église à l’art mod­erne. Près de cinquante ans après, l’appel aux artistes non spé­cial­istes du vit­rail tels Pierre Soulage, Aurélie Nemours, Claude Vial­lat, Robert Mor­ris, Jan Dib­bets, Sarkis, reste une actu­al­ité même si les con­di­tions des com­man­des se sont mod­i­fiées au fils des années. 

Inter­venir dans un lieu de culte, c’est pour l’artiste se mesur­er à l’histoire de l’édifice dans lequel il va laiss­er son empreinte, c’est aus­si se mesur­er à l’histoire des hommes qui ont vécu et amé­nag­er cet espace depuis son orig­ine, sans oubli­er que son œuvre doit par­ticiper à la vie religieuse tou­jours vivante dans le lieu. 

Entre rup­ture et con­ti­nu­ité, ces artistes con­tin­u­ent ain­si à réin­ve­stir les ques­tions de l’iconographie et de la sym­bol­ique dans l’art sacré con­tem­po­rain, et con­tribuent de la même façon à faire évoluer les tech­niques du vitrail.

À par­tir d’exemples récents, nous revien­drons sur les enjeux du métis­sage tant cul­turel qu’artistique que déploient de tels pro­jets afin de mesur­er com­ment les artistes ont su inscrire l’art du vit­rail dans la réflex­ion de leur temps. 

Bio : Chris­tine Blanchet est diplômée d’un doc­tor­at en His­toire de l’Art. Depuis 2010, elle est com­mis­saire indépen­dante et tra­vaille pour dif­férentes struc­tures privées ou insti­tu­tion­nelles (Fes­ti­val Apart dans les Alpilles, Archives nationales, Mai­son de Vic­tor Hugo à Paris, Mai­son Debussy à Saint-Ger­main-en-Laye ou Abbaye de Fontevraud..). Elle pub­lie régulière­ment dans des revues et ouvrages d’art et d’architecture. Depuis 2018, elle est coor­di­na­trice édi­to­ri­ale d’Architectures CREE.

Art et énergie
Véronique Joumard artiste, elle hybride dif­férentes sources d’énergie dans ses oeu­vres : pein­ture ther­mo et pho­to­sen­si­ble, lumière, aimants…
Mer­cre­di 7 févri­er à 17h45 au CAUE

L’œuvre de Véronique Joumard est pro­téi­forme. Ses sculp­tures met­tent en rela­tion des élé­ments insoupçon­nés, en ten­sions, comme l’eau et l’électricité ou des résis­tances élec­triques ray­on­nantes qui vien­nent par­fois soulign­er un détail archi­tec­tur­al. Cer­taines de ses oeu­vres s’inscrivent dans une autre dialec­tique, prin­ci­pale­ment par le jeu qu’elles instau­rent entre les dif­férents matéri­aux util­isés. Sculp­ture dynamique, son tra­vail est aus­si le lieu du jeu des appari­tions spec­trales, des présences éphémères et fugaces ren­dues vis­i­bles dans ses pein­tures ther­mosen­si­bles et pho­to­sen­si­bles, ses miroirs, ses sur­faces réfléchissantes détournées de leur usage habituel, ain­si que dans ses instal­la­tions lumineuses ou ses pho­togra­phies. Par­al­lèle­ment, ces œuvres pren­nent en compte l’intelligence des matéri­aux dans lesquels elles sont réal­isées. A ce titre, elles sem­blent s’inscrire dans un dis­cours très con­tem­po­rain, celui de l’hybridation des gen­res et d’une cer­taine écolo­gie, d’une économie de la pen­sée créa­trice. 

Bio : Véronique JOUMARD est une artiste française née à Greno­ble en 1964. Elle vit et tra­vaille à Paris. Son tra­vail sera présen­té dès 1987 à la Vil­la Arson à Nice, au Con­sor­tium à Dijon dès 1998 ain­si qu’à la pre­mière édi­tion de La Force de l’art (à Paris en 2006). En 2008, le Cré­dac d’Ivry-sur-Seine lui con­sacre une expo­si­tion per­son­nelle. En 2014, elle expose au Radar — Espace d’art actuel à Bayeux et obtient la com­mande publique de vit­raux pour la cathé­drale de Bayeux. Elle a réal­isé plusieurs com­man­des publiques, en France, en Ital­ie, au Japon, notam­ment pour la Setouchi Tri­en­nale pour l’aéroport de Taka­mat­su. 

Bilyana Fur­nadzhie­va et le Crys­tal sound project
Bilyana Fur­nadzhie­va, Art et Musique, Bilyana tra­vaille à des sculp­tures musi­cales et réalise des albums. Elle métisse sons et arts plastiques.
Mer­cre­di 13 mars à 17h45 au CAUE

L’artiste visuelle Bilyana Fur­nadzhie­va et le com­pos­i­teur Vik­tor Benev dévelop­pent des sculp­tures en porce­laine qui se méta­mor­pho­sent en instru­ments de musique. Ces œuvres illus­trent une sorte de métis­sage des gen­res entre musique et sculp­ture. Les objets en porce­laine déploient dif­férentes capac­ités de réso­nances sonores spé­ci­fiques, obtenues en inclu­ant plusieurs oxy­des métalliques dans la bar­bo­tine. Les oxy­des sont des par­tic­ules métalliques pures qui ajoutent des tim­bres et des sons uniques aux sculp­tures. Crys­tal sound project crée des liens, des porosités entre l’univers de la sculp­ture et celui de la musique. Par ailleurs dès le début en 2017, Crys­tal sound project se développe de manière col­lab­o­ra­tive. Il réu­nit des cul­tures divers­es avec la par­tic­i­pa­tion d’artistes inter­na­tionaux — de l’Iran, de la Fin­lande, de la Suisse, de la Russie, du Taïwan, de la Suède. Un dia­logue ouvert est ren­du pos­si­ble grâce au lan­gage uni­versel que con­stitue la musique. Ces œuvres per­me­t­tent de déploy­er un métis­sage cul­turel où chaque mem­bre apporte des élé­ments de la tra­di­tion de son pays. 

Crys­tal sound project ques­tionne la dis­tinc­tion entre le naturel et l’artificiel tout en ayant pour but de paci­fi­er la rela­tion de l’homme à son envi­ron­nement.  

Crys­tal sound project a été présen­té entre autres au Château de Vin­cennes, à la galerie Arrondit (Paris), au Musée de Minéralo­gie de Paris, à La Générale Nord-Est et au Théâtre Antique de Plov­div (Bul­gar­ie) pour les Nuits des Musées.  

Bio : Bilyana Fur­nadzhie­va, est une artiste visuelle d’origine bul­gare basée à Paris depuis 2011. Diplômée de l’école nationale supérieure des arts déco­rat­ifs de paris (2017). Cette artiste développe une pra­tique de plas­ti­ci­enne et mène en tant que direc­trice artis­tique un pro­jet de créa­tion musi­cale Crys­tal sound project hybri­dant et métis­sant les gen­res. Son tra­vail est présen­té dans dif­férentes insti­tu­tions nationales et inter­na­tionales. Bilyana Fur­nadzhie­va est par ailleurs lau­réate de la bourse de créa­tion Chaire Inno­va­tion et savoir-faire de la Fon­da­tion Bet­ten­court Schueller et a béné­fi­cié d’une rési­dence à la Cité inter­na­tionale des arts. Un nou­v­el album, « Con­fronting silence » sor­ti­ra en automne 2023, il s’agit d’une édi­tion spé­ciale en vinyle « cristal rose », signée/numérotée comme un mul­ti­ple d’artiste.